Présentation du livre
Le samedi 8 Février 2025 avait lieu à l’hôtel Pams, la présentation du livre de la collection dirigée par Michelle Pernelle « Perpignan-Archives-Histoire » regroupant les travaux des historiens locaux sur le thème « Perpignan occupée, résistante, Libérée ! (1942-1944) ».
Le livre dévoilé par le comité scientifique constitué de Guillem Castellvi, Micelle Pernelle et Frédéric Sazé, en présence des autorités départementale et municipale, rassemble les travaux des journées d’évocation historique de 2022, 2023 et 2024. Ces journées ont permis à de nombreux historiens et chercheurs d’évoquer, à partir de différentes thématiques, l’occupation de la ville par les allemands, le 12 novembre 1942, la place de Perpignan, une dernière étape sur les chemins de la Liberté, des portraits de résistantes et résistants, et enfin les combats de la Libération des 19 et 20 août 1944.
On notait, entre autres, parmi une assistance nombreuse et attentive, la présence des élus du conseil municipal de Perpignan, André Bonnet, Christelle Martinez, David Tranchecoste, Florence Moly, Jean Luc Antoniazzi, de Renaud Shouver, directeur de l’ONaC-VG 66 représentant le préfet Thierry Bonnier, du général Gilles Glin, délégué départemental du Souvenir Français et président du comité de Perpignan, de Philippe Benguigui , président de l’association Zakhor pour la Mémoire, de Mireille Chiroleu, présidente du club cartophile catalan, d’Antoine Guerrero président du CDM de Perpignan.
L’ouvrage qui rassemble leurs communications et une riche iconographie qui a été présentée dans les différentes expositions proposées par la ville de Perpignan pendant ces trois années, fut dédicacé par les historiens présents.
En particulier, les 18 et 19 août 2024, les travaux des historiens, Jérôme Parilla, Guillem Castellvi, Henri Jonca, Frédéric Sazè, Guillaume Darras, accompagnés de madame Michelle Pernelle, directrice des archives municipales, et la cérémonie du 19 aout 2024, qui avait réunis les autorités départementales et municipales au pied du Castillet, ont permis de mieux connaitre les circonstances dans lesquels sont morts pour la France ceux qui donnèrent leur vie lors des combats de la Libération de la ville de Perpignan.
Le livre présenté est d’une très grande richesse en information historique : nous pouvons y lire qui furent les victimes de la Libération de Perpignan : 17 victimes parmi les résistants, et 3 victimes civiles ; et par ailleurs, les allemands eurent 22 tués.
A sa lecture, nous pourrons savoir qui étaient ces hommes !
Nous pourrons connaitre leur âge :
Le plus âgé avait 68 ans (Isidore Vidal, résistant). La plus jeune victime – une victime civile — avait 16 ans (Paul Masana).
Le plus jeune résistant, mort le 20 août, avait 17 ans (Roger Julia).
- Moins de vingt ans : 2 (Julia, Masana victime civile) ;
- De vingt à trente ans : 2 (Erre, Lafitte) ;
- De trente à cinquante ans : 10 (50 %) (Alibert, Andrieu, Bouille, Clara, Dauré, Gispert, Lauret, Llaurens, Pinel (victime civile de cette tranche d’âge), Thome ;
- Plus de cinquante ans : 4 (Pellegrain, Picola, victime civile, Vic, Vidal).
On constate donc que le groupe d’âge prédominant (50 %) fut celui des hommes adultes actifs.
Ces derniers participèrent en plus grand nombre aux combats des 19 et 20 août 1944. Ils correspondaient au profil des résistants, affiliés ou en contact avec un mouvement de résistance ou un groupe armé en dépendant.
Nous pourrons connaitre leurs lieux de vie :
Les victimes étaient toutes domiciliées à Perpignan sauf Pierre Lauret, de Rabouillet.
Nous pourrons connaitre leurs départements d’origine :
La grande majorité des victimes des combats sont nées à Perpignan (3) ou dans une commune des Pyrénées-Orientales (10), le plus souvent un village de la plaine du Roussillon, proche de Perpignan.
Seuls deux d’entre eux étaient originaires de villages de montagne (Mestres et Lauret).
Des cinq nés hors du département, deux (Gispert et Picola) étaient natifs de la province de Gérone, limitrophe des Pyrénées-Orientales ; l’un d’eux (Picola) était originaire du village montagnard de Setcases, frontalier du département (Conflent et Vallespir) ; l’autre (Gispert) de Cassà de la Selva, village situé à douze kilomètres de Gérone.
Les autres étaient nés respectivement dans deux départements voisins : l’Hérault (Prieur, né à Montpellier) et la Haute-Garonne (Pinel, né à Cugnaux, commune suburbaine proche de Toulouse).
Nous pourrons connaitre leurs professions :
- Fonctionnaires de l’État pour (6) d’entre eux :
Les membres d’un corps de police étaient au nombre 3 (ou 4 ?) ; deux gardiens de la paix du corps urbain de Perpignan (Alibert et Prieur) et deux membres du Groupe Mobile de Réserve (Andrieu et Thome) unités de police de maintien de l’ordre, organisées de façon paramilitaire, créées par le gouvernement de Vichy.
Trois de ces fonctionnaires (Andrieu, Prieur et Thome) combattirent dans la phase initiale des combats avant la prise de contrôle du commissariat par le président du CDL, Camille Fourquet, ce qui montre une fois de plus leur implication dans la Résistance. Pellegrain était peut-être gardien de la paix.
Un fonctionnaire des PTT, le jeune facteur (Julia), figura parmi les tués.
On relève aussi un militaire de la Marine (Lauret).
- Employés municipaux de Perpignan (2) :
Au nombre de 2 (Bouille et Llaurens), ils témoignent de l’engagement résistant de nombre d’employés municipaux dans les mouvements et/ou les réseaux.
Hôpital Saint-Jean de Perpignan (1): Alibert, infirmier fut aussi victime de ces combats ; il était un des rescapés des arrestations effectuées au printemps 1944 parmi les nombreux résistants issus du personnel de cet établissement.
- Agriculture (2) :
Deux des victimes des combats étaient des agriculteurs domiciliés en ville (Dauré et Vidal). Perpignan disposait alors d’un vaste territoire agricole.
- Salariés du secteur privé (4) :
Ils appartenaient à des entreprises diverses ; énergie, (Clara, électricien de la Société hydro-électrique du Roussillon) ; transports (Vic, chauffeur) ; ouvrier d’une conserverie (Masana) ; travaux publics (Pellegrain, paveur).
- Commerçants et artisans (3) :
Mestres (marchand de journaux) ; Gispert (chiffonnier) ; Picola (tailleur d’habits).
- Étudiants (2) :
Ils étaient des collégiens de l’enseignement secondaire : Erre et Laffite.
Comme le rappelait le général Gilles Glin, délégué départemental du Souvenir Français « Rassemblés autour du drapeau Français qui pavoisait à nouveau les rues de la ville libérée, ces victimes étaient toutes des citoyens bien insérées dans la vie active de la cité ».
Leurs noms figurent aujourd’hui sur la façade de l’hôtel de France, rappelant ainsi aux passants leur sacrifice. Ils ont donné leur vie pour que vive la France, renaisse la République Française, Une et Indivisible
La devise du Souvenir Français claque comme un rappel au travail de mémoire qu’il leur est dû : « A nous le Souvenir, à eux l’immortalité ! »
