René Paratilla est né le 12 avril 1916 ; Son père, Raphaël, originaire de Mataró, et sa mère Cécile-Jeanne Amouroux, de Bompas résident rue Dagobert à Perpignan. La ville est le cadre de sa scolarité et de sa jeunesse.
Les avions le fascinent. Alors il décide de devenir pilote et engage dans cette arme nouvelle qu’est l’aviation. Son affectation l’intègre dans le Groupe d’aviation d’observation II / 7 à la base aérienne de Luxeuil, sous les ordres du commandant Durieux. En février 1939, le groupe est doté des récents chasseurs mono-moteurs Morane –Saulnier 406, remplaçants des vieux Nieuport 629 et Blériot Spad.
En début d’été 1939, trois Potez 63 de reconnaissance sont mis à la disposition du groupe II/5 et ses deux escadrilles Sioux et Cigogne positionnées sur la base de Toul depuis la fin aout. La base – des installations vétustes – est située à 3 km au Nord–Est de la ville sur un terrain pratiquement abandonné.
Vendredi 8 septembre – la guerre est à peine déclarée depuis cinq jours. À 18 heures, le sergent Paratilla, aux commandes de son Potez 63, s’apprête à s’envoler pour une mission de reconnaissance au dessus de l’Allemagne, de même nature que celle effectuée avec succès, la veille. Il sera escorté par des chasseurs MS 406.
Il se place en position de décollage, déchaîne les 710 chevaux de chacun des deux moteurs en étoile Gnome-Rhône. L’appareil s’élève à peine mais s’écrase aussitôt au lieu dit Croix de Metz. Le pilote, le sergent Paratilla et les deux autres membres de l’équipage sont tués. Funeste début de guerre pour le Groupe II / 7 qui ce jour là perdra – par accident dans les mêmes conditions – deux autres pilotes sur chasseurs MS 406.
La cérémonie d’obsèques du sergent Paratilla a lieu le surlendemain à Toul. Son corps est ramené à Perpignan le 15 septembre au matin. L’inhumation a lieu l’après-midi, à 16 heures, au cimetière St Martin, en présence de délégations d’unités de la garnison. Le général Lavigne, commandant la place de Perpignan, fait en termes émus, l’éloge de « l’ardent patriote, intrépide et très bon pilote ». Au nom de la famille, Marcel Laborde, ami personnel, remercie l’assistance. Samedi 16 septembre à 8 heures, une messe de requiem sera célébrée à la cathédrale de Perpignan. Peu après, le conseil municipal, au nom de la ville, adresse un souvenir ému à la mémoire du Sergent Paratilla, le premier perpignanais et le premier catalan Mort pour la France au cinquième jour de la 2ème guerre mondiale. La rue reliant la place des Poilus à la rue Voltaire (une des plus petites de la ville, mais des plus connues), porte son nom.
Jean Dauriach,
Conseiller à l’histoire locale à la Délégation générale du Souvenir Français.