Cérémonie d’inauguration des travaux de valorisation
Le samedi 25 mai 2024, avait lieu la cérémonie d’inauguration des travaux de valorisation du cimetière de la garnison du fort de Bellegarde au Perthus.
Cette cérémonie co-organisée par la mairie du Perthus et le Souvenir Français, fut présidée par madame Thomas, sous-préfet de l’arrondissement de Céret. La maitre de cérémonie, monsieur Merle était assisté de messieurs Gauchot et Guillaumas.
Elle était entourée de :
- monsieur Sol, sénateur;
- madame Martinez, députée;
- monsieur Garabé, vice-président du conseil départemental, représentant l’AMF66;
- monsieur Thadée, maire du Perthus et monsieur le général Serra, 1er adjoint;
- messieurs les maires de la communauté de communes;
- monsieur le vicaire général Justafré ;
- le lieutenant colonel Chapuy, Délégué militaire départemental;
- monsieur Schouver, directeur de l’ONaC-VG 66;
- monsieur le contrôleur général de la police aux frontières ;
- monsieur le consul général de Gérone, les délégués généraux du Souvenir Français pour l’Espagne et la Catalogne espagnole, et l’association de vétérans de l’armée royale espagnole de la Real Hermandad;
- madame Rolin, déléguée régionale du Souvenir Napoléonien.
- monsieur Higuero, président départemental des ACPG-VG ;
- monsieur Guerrero, directeur du centre départemental de Mémoire de Perpignan ;
- madame la représentante d’ENEDIS ;
- les président(e)s des comités du souvenir Français et leurs porte-drapeaux ;
- la section des jeunes porte-drapeaux du Souvenir Français ;
- d’un groupe de reconstitueurs en tenue de la période napoléon III.
Ce cimetière de garnison est exceptionnel en France car il y repose 112 membres de la garnison (liste établie par monsieur Perez, historien, adjoint au maire et président du comité de Thuir), inhumés de 1719 à 1914 : commandants de la place, soldats, vétérans, aumôniers, ouvriers, femmes et veuves de soldats, enfants décédés, alors qu’ils étaient affectés à la garnison du fort. Plusieurs étaient titulaires de la Légion d’Honneur. A l’heure où la guerre en Ukraine nous rappelle que la valeur morale d’un soldat est liée à son environnement, y compris familial, ce cimetière de garnison constitue un concentré de 2 siècles d’histoire d’une défense “familiale” d’une sentinelle de pierres à nos antiques frontières.
La cérémonie s’inscrivait dans l’opération nationale le “Printemps des cimetières” dont le thème cette année est “Les femmes dans les cimetières”.
Monsieur le vicaire général Justafré bénit les tombes restaurées et un poème dédié fut lu par son auteur, monsieur Jonca, historien de la section Histoire et arts militaires du Souvenir Français.
Monsieur Perez et monsieur Castellvi ont rappelé à l’assistance l’histoire de ce cimetière. Madame le sous-préfet, et monsieur le consul ont souligné lors de leurs allocutions l’importance du passage de la Mémoire familiale et collective vers les jeunes, comme le symbolisait la présence des jeunes porte-drapeaux du Souvenir Français.
Lors de sa prise de parole, le général Gilles Glin, délégué général du Souvenir Français pour les Pyrénées orientales rappelait :
« Les membres civils et militaires de la garnison listés par monsieur Raymond Perez sont aujourd’hui dans notre Mémoire. Nous pouvons imaginer la vie au sein du fort de toute une communauté. J’espère que nous pourrons connaitre et honorer de la même façon, ensemble, les soldats des garnisons espagnols qui défendirent cette place forte. Car enfin, aujourd’hui, la France et l’Espagne sont deux démocraties de l’Union Européenne et sont toutes deux membres de l’Otan, côte à côte face à la menace Russe, ou face au terrorisme international.
Maurice Genevoix, héro de la Grande Guerre, écrivait « Il n’y a pas de mort. Je peux fermer les yeux, j’aurai mon paradis dans les cœurs qui se souviendront. »
Nous nous souvenons d’eux, français et espagnols …Ils vivent en nos mémoires. »
Monsieur le sénateur Sol, madame la députée Martinez, madame le sous-préfet, monsieur Thadée et monsieur Garabé déposèrent les gerbes. Plusieurs jeunes porte-drapeaux et leurs parents furent récompensés par les autorités.
Un cocktail offert par la mairie du Perthus réunissait à la salle des fêtes, à l’issue de la cérémonie, les participants qui pouvaient déguster les vins du Mas Déu de Trouillas. Monsieur Jonca expliqua à travers l’histoire du Byhrr, comment la quinquina aida à soigner les soldats des deux armées, espagnole et française.
L’après-midi, les jeunes porte-drapeaux et leurs parents découvrir sous la conduite de monsieur Castellvi la richesse historique et patrimoniale du site de Panissars, allant du Triomphe de Pompé, aux blockhaus allemands de la seconde guerre mondiale.
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Note :
La délégation générale pour les Pyrénées Orientales s’est vu confier la veille mémorielle du cimetière de garnison du Fort de Bellegarde en 1965. Le comité du Souvenir Français du Perthus, et depuis sa dissolution, le comité de Maureillas las Illas et son président, Joël Régnier, veillent sur ce « pentagone » de terre de France où reposent celles et ceux qui en ont défendu la frontière au sein de cette citadelle de pierre.
En effet, le 23 mai 1965, lors du congrès départemental du Souvenir Français pour les Pyrénées Orientales, le délégué général d’alors, monsieur Labatut, précisait :
« qu’il existe au Perthus, au col de Panissars un cimetière militaire du temps de Louis XIV qui contient 33 tombes de soldats morts pour la France il y a environ 300 ans ; le Souvenir Français prend ces tombes en charge avec l’aide de monsieur Collgros président du comité local du Perthus, entouré d’un comité de jeunes. Du reste, une visite de ce cimetière figure au programme de cette journée ».
Lors de la visite du site, est évoquée la restauration du cimetière par les jeunes de la section locale, les comités national et départemental (sic).
Ceci explique la pose d’une plaque métallique bleue située à l’angle nord-ouest du cimetière, à côté de l’entrée, signalant : « SOUVENIR FRANÇAIS / CIMETIÈRE MILITAIRE DE PANISSARS / XVIIème SIÈCLE ». Alors que le premier inhumé, l’est en avril 1749…
Le « Souvenir Français » entretient depuis ce petit cimetière avec respect et vigilance, et avec le soutien plein et entier de la municipalité du Perthus. Il a, dès l’origine, signalé toutes les tombes et emplacements d’une croix blanche frappée de la cocarde tricolore du Souvenir Français.
Hier, les tombes se signalaient par un petit tas de terre ou par une dalle de pierre, voire une petite plaque de cuivre, un piédestal de marbre local, un crucifix ou la base cassée d’une croix de fer.
Aujourd’hui, après sa mise en valeur, le mur d’enceinte a été consolidé, les pierres tombales en granit ont été restaurées, les croix blanches détériorées remplacées, les tombes sont marquées par le cadre blanc des sépultures des morts pour la Patrie ; la croix de fer forgé des mines des hauts cantons, scellée dans deux meules de moulins à huiles, l’une de tradition française et l’autre de tradition catalane, a retrouvé son éclat métallique d’antan.
Et surtout, les noms des inhumés, défenseurs du Fort de Bellegarde, encadrent cette croix. Une plaque, via un QR code, renseigne le promeneur sur l’histoire de ce site exceptionnel qui mêle les sépultures des militaires et celles des membres de leur famille.
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Note :
Le Souvenir Français rassemble dans les Pyrénées Orientales quelque 4000 bénévoles répartis en 60 comités qui œuvrent pour qu’un mort pour la France ne meure pas deux fois : une fois au combat et une deuxième fois dans la mémoire de ses concitoyens.
Le Souvenir Français est aussi présent dans 78 pays, comme en Espagne.
Ce sont ces hommes et ces femmes qui par leur mobilisation bénévole, font vivre au quotidien la mémoire combattante française.
Aucune tombe de « Mort pour la France » ne doit disparaître de nos cimetières, aucun monument, aucune stèle combattante ne doit être à l’abandon !
Au-delà de la conservation patrimoniale, c’est la mémoire des circonstances de leur sacrifice qu’il nous appartient de conserver. C’est, certes, un devoir de Mémoire, cette obligation morale qui consiste à préserver et à transmettre aux plus jeunes la mémoire et les valeurs républicaines des hommes et femmes qui ont défendu le territoire national et ses idéaux.
La paix et l’histoire doivent être au cœur de l’apprentissage civique des générations futures. Mais c’est surtout au quotidien pour le Souvenir Français un travail de mémoire conduit en particulier par nos historiens bénévoles de la Section Histoire et Arts Militaires, la SHAM.
Longtemps focalisé sur la période de la première guerre mondiale à nos jours, depuis 2021 le Souvenir Français remonte le temps en prenant en compte la période des guerres révolutionnaires, et par la même, les deux périodes impériales.