Perpignan le 19 août 2023 – La zone libre est envahie le 11 novembre 1942 (opération Anton, variante du plan Attila) par les allemands et les italiens à la suite du débarquement allié en Afrique du Nord, le 8 novembre, et prend le nom de « zone sud », qui est partagée entre les deux envahisseurs. Le 12 novembre, la 7ème division de panzer se déploiera dans notre département sans avoir à tirer un seul coup de feu…
Le 19 aout 1944, après le débarquement allié en Provence le 15 aout, et craignant d’être isolées du gros de leurs forces, les troupes allemande se replient vers le sillon rhodanien et de fait abandonne, voire sabotent, leurs positions dans le département. Leur retrait s’accompagne de combat de harcèlement notamment à Perpignan du fait des résistants français ayant convergé vers la métropole du Roussillon.
Donc 21 mois d’occupation allemande, mais aussi autrichienne, bavaroise et italienne des Pyrénées Orientales, s’appuyant aussi sur la milice du gouvernement du maréchal Pétain. Les effectifs et les unités des troupes d’occupation, nombreux, furent modifiés par les combats qui faisaient rage en Normandie depuis le débarquement alliés du 6 juin 1944. Ainsi, des unités rattachées à la 716e division d’infanterie de la Wehrmacht, qui tenait les blockhaus des plages d’Omaha, Gold, Juno et Sword, très éprouvée par les combats de Normandie, étaient présentes dans le département…en effet, sur environ 4 000 hommes, elle eut 860 tués, 1 270 disparus ou prisonnier et 520 blessés. La décision fut prise, dès le 15 juin 1944, de la retirer du front normand, et de l’envoyer dans le sud de la France, dans les Pyrénées orientales.
Puis, entre 1945 et 1947, plusieurs milliers de soldats allemands et italiens, prisonniers de guerre, ont été internés à Rivesaltes ou Collioure… Ils ont participé au déminage des plages et à la reconstruction des installations, notamment portuaires, qu’ils avaient eux-mêmes détruites.
Ces faits ont été rappelés lors de la cérémonie annuelle commémorant la libération de Perpignan, il y a 79 ans. Les combats de harcèlement ont fait, de part et d’autre des victimes : 17 résistants dans les combats, dont 3 du fait d’une tragique méprise. Il y eut aussi 3 victimes civiles. Les Allemands eurent 22 tués. Certains furent faits prisonniers et transférés à la citadelle.
Monsieur Yohann Marcon, secrétaire général de la Préfecture, et sous-préfet de Perpignan, présidait cette cérémonie, accompagné du délégué militaire départemental, le lieutenant-colonel Fabrice Chapuy, de monsieur Edouard Gebhart, représentant monsieur le maire de Perpignan, et du général Gilles Glin délégué du Souvenir Français pour les Pyrénées Orientales et président du comité de Perpignan. Parmi les élus, on notait la présence de madame la députée de la 3ème circonscription, plusieurs membres du conseil municipal et un représentant du conseil régional.
Les associations patriotiques et mémorielles comme Zakhor pour la Mémoire, les associations d’anciens combattants ou résistants, le Souvenir Français, et les associations de la Légion d’honneur, des médaillés militaires, et de l’ordre national du Mérite, étaient sur les rangs avec leurs porte-drapeaux.
Deux associations de reconstitueurs présentaient véhicules et tenues d’époque, notamment des tractions avant aux couleurs de la résistance française.