Hommage aux enseignants
Dans le cadre du 80ème anniversaire de la fin de la seconde guerre mondiale, un hommage sera rendu par la DSDEN (Direction des Services Départementaux de l’Éducation Nationale) et le Souvenir Français aux enseignants des Pyrénées Orientales qui donnèrent leur vie pour la France lors de la seconde guerre mondiale, le 13 mars 2025, à 10h30, dans la cour de la DSDEN.
A cette occasion, le nom de Candide Rossell s’ajoutera à la liste de ceux déjà présents sur les plaques de marbre du monument. En effet, ces marbres glorieux ne sont pas figés. Les oubliés de la Mémoire collective peuvent encore rejoindre la liste déjà longue des enseignants ayant payé de leur vie leur engagement pour défendre la République Française face à l’occupant nazi.
Candide Rossell, andorran, est un instituteur, entre autres, de l’école Jules Ferry de Perpignan que l’historien du Souvenir Français, Jérôme Parilla, a sorti de l’oubli collectif. La Directrice Académique des Services de l’Éducation Nationale (DASEN), Anne-Laure Arino, a souhaité que cet hommage soit précédé d’une présentation du parcours de Candide Rossell auprès des élèves d’aujourd’hui, de son école d’hier.
C’est à ce titre que, Jérôme Parilla, président du comité d’Ille sur Têt, Raymond Perez, président du comité de Thuir, et le général Gilles Glin, président du comité de Perpignan et délégué départemental du Souvenir Français, étaient présents le 11 février 2025, à l’école Jules Ferry pour présenter aux élèves, très attentifs, des classes de CM1/CM2 de madame Foucaut, de monsieur Baudin, de madame Balguéri, de madame Delzor, et de madame Cau, le parcours exemplaire de Camille Rossell .
Le travail préliminaire effectué par les enseignants. Leur a permis dialoguer avec des élèves préparés à la thématique et surtout ayant du répondant et des questions d’une grande pertinence. Jérôme Parilla et Raymond PEREZ ont incité les élèves à interroger leur famille sur le parcours de leurs ancêtres : l’un d’entre eux leur a expliqué (avec ses mots) que son arrière-grand-père avait été déporté, plusieurs d’origine russe ou polonaise ont évoqué le parcours de leurs ancêtres… Jusqu’à l’anecdote de cet élève qui leur a dit “mon arrière-grand-père s’est battu avec les allemands“. Une des classes va solliciter le fils aîné de Candide Rossell retrouvé par Jérome Parilla pour lui poser des questions sur sa vie au sein de l’école Jules Ferry et ainsi suivre l’évolution de l’école jusqu’à nos jours !
Né le 10 mars 1909 à Andorra la Vella, fils de Thomas ROSSELL et de Adèle RIAL, Candide ROSSELL est naturalisé français le 21 décembre 1939. Instituteur des écoles françaises en Andorra, il est marié à Claudia Perena. De leur union naîtront deux enfants : Charles (1943) et Alain (1959).
Le 27 juillet 1942, Candide Rossell s’engage dans les Forces Françaises Combattantes. Au sein des mouvements Combat et Libérer-Fédérer, il effectue essentiellement des missions de renseignement. Au bénéfice du BCRA et de la DGSS, il agit au sein du réseau AJAX et en tant qu’agent de liaison France-Andorra-Espagne.
Profitant de son statut d’enseignant, il participe à l’organisation de réunions à Incles et Andorra la Vella, fournit de faux papiers andorrans, héberge au sein de l’hôtel Mirador d’Andorra la Vella et aide au franchissement clandestin de la frontière des aviateurs américains et anglais qu’il n’hésite pas à accompagner jusqu’à leurs consulats respectifs à Barcelona.
Arrêté le 18 août 1943 à Ur au cours d’une mission, alors qu’il venait de franchir la frontière, il est transporté à la citadelle de Perpignan où il sera emprisonné jusqu’à fin septembre 1943, date à laquelle il sera transféré à Compiègne ; puis, fin décembre 1943, déporté à Buchenwald. Il intègre le camp le 7 janvier 1944 jusqu’à sa libération du camp par les Américains en avril 1945. Durant toute la période de déportation, il est agent P2 au titre des FFC et membre isolé, chargé de mission de troisième classe du réseau Schelburn : selon toute vraisemblance, il continue ses activités de résistant dans le camp.
Recouvrant la liberté le 27 avril 1945, il est très affaibli mais continue d’exercer en tant qu’enseignant désormais dans les Pyrénées-Orientales. Sa carrière se termine à l’école Jules Ferry de Perpignan : il meurt le 18 août 1960 des conséquences des mauvais traitements et tortures subis en déportation.
Reconnu Mort pour la France, homologué sous-lieutenant FFI, titulaire de la Médaille de la Résistance, de la carte du Combattant Volontaire, de la carte de Déporté Résistant, titulaire du diplôme de l’European Theater of Operations (USA).
