Dans le cadre du 80ème anniversaire de la Libération de la ville de Perpignan avait lieu, le 19 aout 2024, à l’invitation de la ville et du comité du Souvenir Français de Perpignan, une cérémonie en hommage aux 21 morts pour la France, victimes des combats ayant permis de freiner le départ des troupes allemandes, les 19 et 20 aout 1944. 22 soldats allemands furent tués lors de ces affrontements.
Après les dépôts de gerbes des autorités et élus départementaux et municipaux au monument en hommage au résistant Louis Torcatis, square Jeantet-Violet, puis au monument dédié aux morts de la Résistance et de la Déportation du square Bir Hakeim, une plaque portant leurs noms était dévoilée sur la façade de l’Hôtel de France, qui fut, de novembre 1942 à août 1944, la Kommandantur (état-major) des forces d’occupation.
Plusieurs familles de descendants des résistants morts pour la France, retrouvés grâce à monsieur Jérôme Parilla, généalogiste et historien de la Section Histoire et Arts Militaires de la délégation départementale du Souvenir Français, avaient fait le déplacement comme la fille de Louis Andrieu, née 6 mois après le décès au combat de son Père…
On notait, pour le Souvenir Français, la présence de monsieur Bernard Merle, délégué général adjoint, madame Arlette Renard, déléguée générale adjointe du secteur, monsieur Mienville, président du comité de Bompas, monsieur Jacques Bonafos, vice-président du comité de Claira, de monsieur Norbert Zablith, vice-président du comité de Perpignan en charge du patrimoine mémoriel. Les porte drapeaux des comités entouraient monsieur Guy Portes , porte drapeau départemental.
Lors de son allocution, monsieur André Bonet, adjoint au maire et conseiller communautaire, représentant monsieur Louis Aliot, maire de Perpignan, a remercié les cadets de la Défense et le lieutenant-colonel Fabrice Chapuy, délégué militaire départemental, d’avoir bien voulu procéder à la restauration des plaques existantes qui marquent les lieux des combats dans la ville. Une action citoyenne qui illustre l’engament de ces jeunes pour le travail de Mémoire.
Le général Gilles Glin, président du comité du Souvenir Français de Perpignan, rappela pour chacune des victimes, son âge, son origine, son métier, leur redonnant ainsi vie. Il conclut en rappelant que :
« Ces victimes mortes pour la France étaient toutes des citoyens bien insérés dans la vie active de la cité. Rassemblés autour du drapeau français qui pavoisait à nouveau la ville, ils ont donné leur vie pour que vive la France, que renaisse la République Française, Une et Indivisible. A nous le Souvenir, à eux l’immortalité ! »
Monsieur le préfet Thierry Bonnier, s’attacha à souligner l’importance du travail de Mémoire mené par le Souvenir Français et les associations patriotiques à l’heure où les témoins vivants des évènements disparaissent. Il remercia aussi les associations de “reconstitueurs” présentes lors de la cérémonie. Ces bénévoles, habillés des tenues d’époque et portant l’équipement disparates des combattants de la Résistance, permettent de rendre leur Mémoire vivante.
Cette cérémonie marquait la fin pour Perpignan des évènements mémoriels relatifs au 80ème anniversaire de sa Libération.
Notes : source, site Le dictionnaire biographique Maitron
Les 21 victimes (18 Résistants et 3 victimes civiles) des combats
(22 tués parmi les occupants allemands)
Leur âge :
Le plus âgé avait 68 ans (Isidore Vidal, résistant) et la plus jeune victime — une victime civile — avait 16 ans (Paul Masana). Le plus jeune résistant, mort le 20 août, avait 17 ans (Roger Julia).
Le groupe d’âge prédominant (50 %) fut, dans le cas des victimes des combats de Perpignan, celui des hommes adultes actifs.
Ces derniers participèrent en plus grand nombre aux combats des 19 et 20 août 1944. Ils correspondaient donc davantage au profil des résistants « légaux » urbains, affiliés ou en contact avec un mouvement de résistance ou un groupe armé en dépendant.
Les victimes étaient toutes domiciliées à Perpignan sauf Pierre Lauret, de Rabouillet (Pyrénées-Orientales). En dehors du maquis de Rabouillet qui n’eut qu’une seule victime, les combattants étaient tous des résidents de Perpignan.
La grande majorité des victimes des combats sont nées à Perpignan (3) ou dans une commune des Pyrénées-Orientales (10), le plus souvent un village de la plaine du Roussillon proche de Perpignan.
Seuls deux d’entre eux étaient originaires de villages de montagne (Mestres et Lauret).
Des cinq nés hors du département, deux (Gispert et Picola) étaient natifs de la province de Gérone, limitrophe des Pyrénées-Orientales ; l’un d’eux (Picola) était originaire du village montagnard de Setcases, frontalier du département (Conflent et Vallespir) ; l’autre (Gispert) de Cassà de la Selva, village situé à douze kilomètres de Gérone.
Les trois autres étaient nés respectivement dans deux départements voisins : l’Hérault (Prieur, né à Montpellier) et la Haute-Garonne (Pinel, né à Cugnaux, commune suburbaine proche de Toulouse).
Leurs professions ?
Fonctionnaires de l’État (6) :
Les membres d’un corps de police étaient au nombre 3 (ou 4 ?) ; deux gardiens de la paix du corps urbain de Perpignan (Alibert et Prieur) et deux membres du Groupe Mobile de Réserve (Andrieu et Thome) unités de police de maintien de l’ordre, organisées de façon paramilitaire, créées par le gouvernement de Vichy.
Trois de ces fonctionnaires (Andrieu, Prieur et Thome) combattirent dans la phase initiale des combats avant la prise de contrôle du commissariat par le président du CDL, Camille Fourquet, ce qui montre une fois de plus leur implication dans la Résistance. Pellegrain était peut-être gardien de la paix.
Un fonctionnaire des PTT, le jeune facteur (Julia), figura parmi les tués.
On relève aussi un militaire de la Marine (Lauret).
Employés municipaux de Perpignan (2) :
Au nombre de 2 (Bouille et Llaurens), ils témoignent de l’engagement résistant de nombre d’employés municipaux dans les mouvements et/ou les réseaux.
Hôpital Saint-Jean de Perpignan (1): Alibert, infirmier fut aussi victime de ces combats ; il était un des rescapés des arrestations effectuées au printemps 1944 parmi les nombreux résistants issus du personnel de cet établissement.
Agriculture (2) :
Deux des victimes des combats étaient des agriculteurs domiciliés en ville (Dauré et Vidal). Perpignan disposait alors d’un vaste territoire agricole.
Salariés du secteur privé (4) :
Ils appartenaient à des entreprises diverses ; énergie, (Clara, électricien de la Société hydro-électrique du Roussillon) ; transports (Vic, chauffeur) ; ouvrier d’une conserverie (Masana) ; travaux publics (Pellegrain, paveur).
Commerçants et artisans (3) :
Mestres (marchand de journaux) ; Gispert (chiffonnier) ; Picola (tailleur d’habits).
Étudiants (2) :
Ils étaient des collégiens de l’enseignement secondaire : Erre et Laffite.
Ces victimes étaient toutes des citoyens bien insérées dans la vie active de la cité.
Ils ont donné leur vie pour que vive la France, la République Française, Une et Indivisible.
A nous le Souvenir, à eux l’immortalité !
Cela pourrait donner lieu à un cycle de conférences au Palais des rois de Majorque.